«Je tiens à tous vous offrir cette longueur de cordage. Mis bouts à bouts, ils totalisent une longueur de douze pieds.
Le cordage d’un voilier est, on l’aura appris, aussi essentiel que son équipage. Il permet de soulever les plus grandes charges, sa flexibilité offre la possibilité de créer les nœuds les plus divers afin de soutenir, et il est aussi capable d’affronter toutes intempéries. C’est une description qui, je crois, s’avère juste lorsque l’on parle de l’équipe que nous formions.
Maintenant que nous avons levé nos ancres métaphoriques personnelles pour poursuivre nos routes, ce cordage se divise en multiples parts. Peut-être croirez-vous qu’une aussi petite corde est inutile, mais cela est faux. Cette corde existe pour nous rappeler que même individuellement, nous somme forts. Même si notre portée se rétrécie, nous pouvons malgré tout supporter des masses importantes, avons la flexibilité nécessaire à la création de multiples nœuds, et que nous avons la résilience nécessaire pour affronter toutes intempéries.
Tout ce potentiel, autant dans les grandes et petites cordes qu’en nous même, réside dans les brins, ces ficelles qui s’entremêlent de façon complexe afin de créer un tout plus grand que soi-même. Ce fût cette même complexité en chacun de nous qui nous a permis de construire une équipe solide, et qui nous servira à nous aussi plus tard; c’est ce qui fait de nous des êtres uniques, qui s’avèrent être tous très intrigants et intéressants.
S’il nous arrive de l’oublier, il nous serra alors possible à la vue de notre corde de nous souvenir de notre grand potentiel et de notre force innée. Ceci est la fin d’une étape, mais rien n’est totalement terminé. Ce si bel effort entamé doit maintenant se poursuivre et perdurer; en ce sens et pour conclure, j’aimerais adapter les mots de Gaston Miron :
Nous ne sommes plus revenus pour revenir,
Nous sommes arrivés à ce qui commence
Merci.»
Participant #programmecabestan, mai 2019