Quel est ton premier souvenir du Saint-Laurent ? Comment en es-tu tombée amoureuse ?
Mon premier souvenir est lorsque j'étais jeune et que j'étais en voyage avec mes grands-parents pour aller à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous nous étions arrêtés dans la région de Kamouraska et avions loué une cabine pour loger une nuit sur le bord du fleuve. Je n'avais jamais senti l'odeur de la marée basse et la première chose que j'ai dite du haut de mes 9 ans c'est "Pouaaah ! Ça pue !". Je m'y suis habituée assez rapidement et c'est lors de ce voyage que je suis tombée amoureuse du Saint-Laurent.
Quel est ton parcours, en résumé ?
J'ai un parcours professionnel assez atypique, mais je me suis toujours intéressée aux sciences naturelles et depuis mon jeune âge je lis beaucoup sur le Saint-Laurent et les sujets entourant l'environnement. Je suis plutôt autodidacte et actuellement je suis aux études à temps partiel pour obtenir mon bac en science de l'environnement.
En quoi consiste ton travail ou démarche ?
Depuis avril 2021, je suis à l'emploi du Comité ZIP du lac Saint-Pierre. Nous œuvrons pour la santé de l'écosystème du lac Saint-Pierre, un des plus grands lacs fluviaux du Saint-Laurent. Jusqu'à avril 2024, j'étais chargée de projets pour la Réserve mondiale de la Biosphère du lac Saint-Pierre (RMBLSP), statut conféré par l'UNESCO. Après une restructuration, où la RMBLSP s'intègre maintenant dans toutes nos activités, je suis Agente de recherche et de soutien à la planification, au financement et aux partenariats.
Je m'occupe de trouver des sources de financement pour développer des projets de sensibilisation, éducation, restauration, aménagement, caractérisation et inventaire, suivi et développement durable. Je planifie donc les activités des différents projets avec les coordonnateurs. Je développe des partenariats dans toutes situations dans et hors projet. Finalement, je fais le pont entre les équipes de projet et la direction.
Toutes les actions que nous posons sont favorables au Saint-Laurent, de façon directe ou indirecte.
© Comité ZIPLSP
Quel est le plus grand défi rencontré dans le cadre de ta démarche liée au Saint-Laurent ?
Le plus grand défi c'est de mobiliser et de faire connaître les enjeux du Saint-Laurent à tous publics cibles afin qu'ils se sentent concernés et qu'ils veulent faire partie de la solution. Un grand nombre de personnes qui n'habitent pas près du Saint-Laurent ne se sentent pas concernées par ces problématiques alors que le bassin versant du lac Saint-Pierre seulement fait 1 200 000 km2 et s'étend jusqu'aux Grands Lacs.
Partage-nous un succès récent, petit ou grand, que tu as rencontré dans le cadre de ta démarche.
Nous avons plusieurs succès, un projet est en cours sur la rivière Richelieu, un des principaux tributaires du lac Saint-Pierre. Cette rivière est très achalandée en termes de plaisanciers. Le projet se fait en collaboration avec trois autres organismes et consiste à améliorer l'habitat des espèces aquatiques en péril qui visitent également le Saint-Laurent. C'est d'ailleurs dans ce secteur que l'on retrouve l'emblématique chevalier cuivré, un poisson endémique au Québec et qui est une espèce à statut.
Le projet possède plusieurs volets, soit de la caractérisation de berges, des analyses ADNe, de la restauration, de la concertation avec les gouvernements locaux et de la patrouille nautique pour de la sensibilisation des plaisanciers.
Quels sont les principaux défis auxquels le Saint-Laurent doit faire face, selon toi ?
Les défis du Saint-Laurent sont très variables puisque les usages changent tout au long de celui-ci. À la hauteur du lac Saint-Pierre, la Table de concertation régionale du lac Saint-Pierre (TCRLSP), dont nous sommes coordonnateurs, a identifié plusieurs enjeux prioritaires, dont la cohabitation agriculture-faune, la conservation des milieux humides et hydriques, la qualité de l'eau, ainsi que la navigation commerciale, de plaisance et autochtone durables. Vous pouvez trouver davantage d'information sur notre site web.
Comment les gens peuvent-ils ou elles appuyer ta démarche ?
Il y a différentes façons, soit en parlant de nous, en devenant bénévole, en collaborant sur des projets pour les organisations.
Quel est ton rêve pour le Saint-Laurent ?
Dans un monde idéal, c'est que le Saint-Laurent soit dénué de toute pollution, que les usagers respectent les habitats fauniques et les animaux qui y vivent et que tout le monde vive en harmonie avec son écosystème.