C’est le 9 juillet dernier que la première expédition Des navires aux rivages exclusivement consacrée aux 13-17 ans larguait les amarres au port de Québec, mettant le cap sur Rimouski. Aussi connue sous le nom de Ships2Shores, cette nouvelle initiative conjointe d’EcoMaris et de son homologue torontois Broad Reach accueille habituellement des jeunes adultes. Cette fois-ci, le tandem tenait à offrir un espace aux adolescent.e.s.
Avec Ships2Shores, EcoMaris lance un projet axé sur la diversité. Des navires aux rivages s’adresse particulièrement aux jeunes autochtones, noir.e.s, de couleur, deux-esprits, LGBTQ+ ainsi qu’à ceux et celles qui vivent dans la précarité. Des navires aux rivages accueille également les anglophones qui cherchent à vivre une expérience immersive en apprenant la navigation, le travail d’équipe et l'écosystème fluvial. Tous et toutes ont un point en commun : le désir de développer un projet de bénévolat utile à la communauté.
Directeur général d’EcoMaris, Simon Paquin explique que « même avant qu’on les nomme, la mixité et l’intersectionnalité étaient au cœur de nos activités. Ce sont des valeurs qu’on partage avec Broad Reach, avec qui notre alliance s’est faite naturellement. On cherche toujours à améliorer notre réponse aux besoins des jeunes. »
Parler de succès serait un euphémisme tant les retours élogieux n’ont pas tardé à abonder, une fois le navire à bon port. Capitaine de l’EcoMaris 1, Charles-Olivier Bonnardeaux parle d’une « énergie débordante, une grande volonté de participation et un émerveillement dans un contexte de reconnexion à la nature. C’est sûr qu’il faut les encourager à aller se coucher, ajoute-t-il à la blague, mais c’est un petit prix à payer pour avoir la chance d’accompagner ces jeunes-là. »
Chaleureusement remerciée par un parent, l’accompagnatrice Suzanne Bouillier confirme que les jeunes « étaient partants pour tout. J’ai été l’heureuse témoin de cette implication. Les ados ont tout de suite accepté de participer aux manœuvres et à la vie de groupe. Les moments plus contemplatifs leur ont permis de se fixer des objectifs et d’en ressortir avec un sentiment de succès. Plusieurs ont exprimé leur gratitude face à l’expérience, qu’on parle de nourriture ou d’activités variées. Ça a contribué à tisser des liens de confiance entre les participants, mais aussi entre les ados et l’équipage. Ces jeunes-là atterrissent dans un contexte tellement différent de leur quotidien qu’ils et elles arrivent à lâcher prise et à dépasser leur timidité. Au bout d’une journée, cette timidité laissait déjà place à une belle complicité. »
Les parents parlent quant à eux de jeunes ados transformé.e.s, comme cette mère qui décrit un fils « les yeux pleins d’étoiles » ayant « solidifié son amour et son respect de cette nature qui nous entoure ». Une autre affirme que sa fille est revenue « chamboulée et fière d’avoir réussi ce périple à seulement 13 ans. » Elle constate que son ado a pu s’ouvrir aux autres « malgré sa grande anxiété des dernières années. Elle est fière d’elle, et c’est le plus beau cadeau du monde pour une adolescente. »
Simon Paquin souligne qu’avec Des navires aux rivages, EcoMaris atteint plusieurs des objectifs de développement durable de la Décennie de l’Océan chapeautée par l’ONU : « Ships2Shores est une initiative qui oeuvre autant aux partenariats communautaires qu’à la réduction des inégalités. Ça ne fait que s’ajouter à notre démarche axée sur l’éducation, la santé et la justice sociale. Cette initiative-là encourage les jeunes à se sentir utiles : quelles sont mes valeurs (et quelle est ma valeur) ? Comment puis-je aider ? Notre navire offre tout le recul nécessaire à cette quête de sens. Et devant le succès de cette année, on serait fou de ne pas recommencer. »
Crédits de la photo de couverture : Benjamin Rochette.