Une gabière en amour

Tout le monde sait que le Roter Sand a passé son hiver dans les eaux glacées du Bassin de l’Horloge à Montréal.

Je vous écris sans savoir si mon propos risque d’intéresser qui que ce soit, mais j’avoue être passionnée par ce bateau, ce chantier et ce projet. Pis ça me donne envie de le partager… J’habite à bord.

Tout le monde sait que le Roter Sand a passé son hiver dans les eaux glacées du Bassin de l’Horloge à Montréal. Nouvelle porte étanche, amélioration de plusieurs systèmes électroniques, changement complet de l’isolation et reconstruction de l’intérieur ont déjà fait tombé pas mal de poussière..

Et c’est encore le bordel…

Nous lavons les fonds de cale une à une, découvrant des mélanges impressionnants de liquides et de déchets multiples.  Les histoires racontent que certains travailleurs de l’hiver n’ont pas porté d’attention particulière à la propreté.. J’ai même trouvé un sac de muffin aujourd’hui! Les cales, c’est la partie sale. On appelle ça une job de marde. Le jus qui en sort, je l’offrirais jamais à un poisson..

Une grande réussite, beaucoup plus propre, sont les planchers en érable que nous avons remis à neuf. Énormément de poussière, du verni sous les souliers quand on perd l’attention, une gestion presque incontrôlable du nombre de couche de verni mis sur chaque planche, un travail long, souvent bruyant et présentant certains risques de trouble du tunnel carpien, maux de tête, dépression, schizophrénie. Bref, ça pue, mais, le résultat est écœurant.

Dehors, c’est le party. On y travaille quand il fait beau et j’ai appris dernièrement que sabler, « au vent » de vernir, c’est pas si bon pour le fini. On a refait les 8 dorades la semaine passée (pièces d’aluminium de la grosseur d’une grosse tête, servant à la ventilation). Et après 4 couches de peinture, on les trouve pas mal belles.

Les râteliers, les marches, les bancs, les cabillots ont tous été ramené au bois et verni. Le navire rayonne maintenant de ses pièces de bois aux couleurs fortes et disparates..

Puis sur un coup de tête, un jour où de dynamiques bénévoles étaient présentes, nous avons décidé d’attaquer la bôme de grand-voile qui était recouverte d’une vieille teinture un peu défraichie… Elle est longue cette bôme. J’avoue qu’au sablage,  j’ai même cru qu’elle finirait par vaincre sur nous.. Mais nous avons réussi! Et si tôt sablée, si tôt vernie et prête pour 7 autres couches.. J’en suis à trois et tout va encore bien. Après, dès que possible, on pourra sortir la grand-voile de son sac et l’installer sur le grand mât. Sortez vos lunettes de soleil, ces espars là vont briller cet été!

Ensuite, il y a le pont en tek qu’on va bien laver et nourrir.. Je rêve déjà de sa couleur et du contraste avec celle des cornes et des bômes faites en pin..

Puis on va repeindre le pont. Il va être tout frais ce bateau, vraiment.
C’est vrai, peut-être que je délire..
Dernière chose, la roue. Elle a été travaillée cet hiver et maintenant belle à en pleurer. J’ai mis un peu d’huile danoise ce soir sur le dernier cercle qui n’avait pas été verni pour des raisons d’adhérence… J’ai jamais rien vu de si beau. La roue, elle en jette. Demain, je vais lui tresser un bonnet turc pour qu’on reconnaisse son centre au touché.
J’arrête. Je délire. Je suis en train de devenir éperdument amoureuse de ce bateau..
Vous savez que vous êtes les bienvenus non? Que ce bateau se veut un bien commun et un amour à partager?  Je vous attend dans le Vieux-Port. On a pas le temps de parler beaucoup mais nos yeux en disent long.

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