Caroline Dick

caroline Dick

J’ai travaillé 8 ans comme officier de navigation sur des navires marchands en Europe. Je suis maintenant à l’emploi de l’Institut maritime du Québec à Rimouski comme enseignante au département de Navigation depuis 11 ans.

« On gagne tous et toutes à avoir des modèles positifs dans notre vie. J’espère pouvoir apporter ma petite contribution mais surtout, j’espère aussi pouvoir apprendre d’elles. » 
Qu’est-ce qui vous motive à vous impliquer dans le projet Route des possibles ?

J’ai beaucoup aimé l’idée d’accompagner des jeunes en mer. En tant qu’enseignante, je côtoie des jeunes au jour le jour et je peux constater leur potentiel.
J’aime les voir se déployer et voir comment ils font du chemin pendant leur stage en mer. Certains reviennent complètement transformés, plus confiants, plus que jamais intéressés à leur cours parce qu’ils savent enfin qu’au bout du chemin, c’est le plus beau métier du monde qui les attend.

Les jeunes femmes ont tout autant de potentiel et ont définitivement leur place dans l’industrie maritime comme partout ailleurs. Certaines arrivent très confiantes et décidées, certaines n’ont besoin que d’un petit « boost », un déclic, ou un modèle positif qui leur prouve que c’est possible. On gagne tous et toutes à avoir des modèles positifs dans notre vie. J’espère pouvoir apporter ma petite contribution mais surtout, j’espère aussi pouvoir apprendre d’elles. De ces jeunes femmes de tous horizons qui, comme moi, ont une passion. Des femmes qui aspirent à un brillant avenir et qui plongent la tête la première dans l’aventure pour y arriver.

Selon vous, quelles sont les qualités indispensables d’une leader inspirante, d’une entrepreneure ou d’une mentore ?

Je crois qu’un bon leader doit se connaître. Il connaît ses forces mais sait aussi reconnaître et travailler sur ses défis. Il doit être curieux de l’autre. Il connaît les forces et les défis des membres de son équipe. Un bon leader n’est pas avare de son savoir, qu’il partage dans un souci de développement continu de son équipe. Il continue lui-même de se développer par la formation continue et encourage son équipe à faire de même. Il est diplomate, tout en étant honnête et surtout, il sait être reconnaissant. Il complimente, encourage et soutient.

Une histoire loufoque/incroyable ou une fierté liée à votre épopée professionnelle.

Ça peut paraître anodin mais je me souviendrai toujours du jour où le maître du port est monté à bord du navire pétrolier où j’étais premier officier. Nous venions tout juste d’accoster au quai et j’étais sur le pont (bottes à cap, coverall sale et gants de travail rose) afin de vérifier les pompes et l’alignement de la tuyauterie pour procéder au chargement. Le monsieur monte à bord et passe à côté de moi sans me regarder. Je lui demande qui il est venu voir (il ne s’est pas présenté) et il me dit en continuant, sans même se retourner: « It’s ok, I’m here to see the Chief officer », et continue son chemin vers le « Cargo control room » dans l’espoir (j’imagine) de retrouver un homme en coverall blanc immaculé pour planifier le chargement.

(En passant : Quel manque de considération! Que je sois premier officier ou non, c’est impoli d’entrer comme ça chez les gens sans même se présenter ou, à tout le moins, s’arrêter lorsqu’on l’aborde.)

Je fais « ni un, ni deux » et je prends le temps de terminer, bien à mon aise, ce que j’étais en train de faire sur le pont, sachant qu’il est en train de poiroter tout seul dans la control room. La surprise sur son visage lorsque je suis enfin entrée, lui ai tendu la main et j’ai dit: « Ah! You must be the loading master! My name is Caroline, I’m the chief officer, nice to meet you! »

À quand remonte votre intérêt pour l’univers de la voile ?

Quand j’étais jeune, j’étais dans les cadets de la marine et j’ai participé à plusieurs formations de voile avec dériveurs. Il y avait dans ce temps un grand voilier, le Maple Leaf, qui offrait une stage de 2 semaines, à la fin de l’été, pour 15 jeunes des toutes les provinces canadiennes. J’ai eu l’honneur de faire partie de l’équipage à la fin de l’été et je crois que c’est vraiment là que s’est scellé ma fascination pour la mer.
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